OU ? (épisode 2)

Toujours dans la rubrique « Où sont nos avions ? » voici la suite de l’aventure de nos célèbres retraités-aventuriers de l’ACDIF dans les Iles de la Frise (Allemagne).
Un clic sur l’image vous permet d’accéder à un diaporama très fourni de cette belle ballade !


L’Europe au bout des ailes
Voyage au dessus des iles de la Frise

Les îles de la Frise, de la Hollande jusqu’au nord de l’Allemagne au pied du Danemark , voilà des noms qui sonnent comme une invitation au voyage pour découvrir le vent du large, la froidure exceptionnelle de ce printemps et surtout le charme et la beauté de ces rivages de la mer du nord.
Une vingtaine d’îles de quelques kilomètres de long, toutes avec un village ou un gros bourg, des dunes et des marais, des réserves ornithologiques…
Ce lundi 24 avril nous mettons en route le moteur du DR 250 du club. Comme nous avons un doute sur notre destination finale, au vu des prévisions de dame Météo, nous avons embarqué des cartes couvrant l’espace aérien depuis le Danemark…jusqu’au sud de l’Espagne.
C’est dire notre soif d’évasion après le quasi immobilisme aéronautique de la saison d’hiver.
Les dés sont jetés, nous partons comme prévu vers ces iles enchanteresses, fi du temps incertain, l’appel des sirènes est le plus fort.
Première escale à Middelburgh en Hollande après deux heures de vol et un transit côtier depuis Dunkerque et Ostende. Ce terrain en herbe, quasi au milieu de l’eau, est une escale agréable à ne pas manquer.
Puis nous remontons la côte jusqu’au nord de la Hollande et là, le temps se gâte vraiment.
Nuages bas et pluie nous empêchent d’atteindre Texel, première ile du chapelet. Nous obliquons vers le Zuiderzee et avançons en devinant au loin dans la grisaille, les iles suivantes. Notre altitude est de 1000 pieds, le moteur tourne rond, nous savons où nous sommes, les contrôleurs d’Amsterdam nous ignorent car nous sommes sous les 1500 pieds autorisés, donc tout va bien…mais attention aux éoliennes qui culminent à près de 900 pieds, il y en a beaucoup…trop, sur terre comme en mer.
Entre iles et continent, que des bancs de sable et quelques chenaux afin que les bateaux puissent accéder aux différents ports. L’impression est que l’on pourrait facilement atterrir (ou amerrir) en cas de nécessité…mais fausse impression !
Nous sommes maintenant en Allemagne, l’ile de Norderney est en vue, tour de piste académique, dernier virage, atterrissage vent d’ouest de face…comme c’est facile …méfiance quand même, ça souffle à 15 bons noeuds ! Nous avons volé pendant une heure trente environ.
Nous sommes le seul avion sur l’ile ; il est vrai que le temps n’est pas caniculaire !
Deux jours à Norderney, à pied et à vélo (Hollandais) nous explorons l’ile.
Mercredi 26 avril, destination l’ile de Sylt à la frontière Danoise en une heure trente de vol. Beau temps et vues magnifiques au dessus des iles et des nombreux bancs de sable (encore) le long de la côte. Température à 1500 pieds, -2°C ! Nombreux Cargos allant ou venant de Hambourg.
Sylt, terrain important, piste de 2500 m et très longue finale avec du vent de face pour l’atterrissage, que du bon !
Accueil par une charmante hôtesse qui nous offre (la taxe de) la 1ère nuit et… un chocolat glacé (pour nous réchauffer bien sûr).
Nous sommes restés deux jours sur cette ile de Sylt qui reste intéressante mais qui a moins de charme que Norderney.
Le retour s’effectue par le même chemin que l’aller, au vu des conditions météo assez aléatoires de la route directe.
Cette fois ci, les champs de tulipe de la Hollande s’offrent à nos regards, d’autant plus que les gardiens du ciel nous disent sans cesse, plus bas, plus bas encore…Le ciel n’est pas pour les moineaux mais pour les vautours !
Avant notre retour à Chavenay le samedi 28 avril, cerné par les orages, nous nous posons au Touquet où le temps est meilleur.
Voici quelques éléments de notre voyage :
– Utilisation du logiciel Skydemon sur tablette, pour tracé de la route, données MTO et envoi des plans de vol (il suffit par exemple d’avoir une liaison wifi, c’est rapide et presque gratuit -quelques euros-).
– Utilisation d’un GPS Garmin 495 en redondance.
– Utilisation d’une feuille de log pour les anciens.
– Utilisation des cartes OACI et air million au 1/1000000, Bénélux et Germany (attention le graphisme de ces cartes n’est pas très bon et il y a des manques d’information et des erreurs !)
– Utilisation des cartes terrains Jeppesen (trip kit Allemagne ~55€)
– On trouve à acheter les cartes ICAO des pays traversés au 1/500000, pratiquement sur tous les terrains locaux contrôlés.
– Gilets gonflables (si amerrissage) et gilets réverbérant (obligatoire) pour déplacements sur les terrains.
– Et toujours, à l’étranger, en cas d’incident mécanique, un pneu avec sa chambre à air, un jeu de bougies, clés et tourne vis, rouleau de scotch alu, 2 bidons d’huile et de quoi nettoyer la verrière.
– Moyens d’arrimage et capote avion à ne pas oublier en ces pays pluvieux et venteux.
– Le coût des taxes d’atterrissage et de séjour :
o Middelburgh 25€
o Norderney 37€ (2 nuits)
o Sylt 42€ (2 nuits)
o Le Touquet 12€ (1 nuit, prix cadeau car le DR 250 est considéré avion de collection)
– Coût de l’essence : 2,59€/L à Middelburgh et 2,20€/L à Sylt.
Réservation des hôtels via la tablette et Booking.com, dès l’arrivée sur le terrain…ou dans un bistro en ville.
Alors laissez vous tenter par un voyage à l’étranger, la radio en Anglais…mais c’est très simple (je connais quelqu’un qui a traversé les USA avec un vocabulaire limité à « ROGER, ROGER »…mais c’était il y a longtemps !). Maintenant, il faut qu’au moins un pilote possède sa licence anglaise à jour.

Bernard et Henry